L’abstraction
Durant la guerre 40-45, l’abstraction perd fortement sa cote sans toutefois tomber complètement dans l’oubli. C’est le surréalisme qui est toujours largement soutenu.
Par la suite, plusieurs artistes se détachent de ce surréalisme, pour passer doucement vers une abstraction lyrique, insinuant le rêve et le subconscient.
Ce sont les artistes du mouvement Cobra qui furent le lien entre la première génération d’abstraction des années 30, tombée dans l’oubli, et la jeune peinture belge. Le débat entre figuration et abstraction commence à faire rage alors que d’autres principes de réalisations se mettent en place.
La matière apparaît comme jouant un rôle primordial dans la création ; Caillou, sable, magmas de peinture ainsi que la couleur sont tous des éléments importants. La primauté de l’action et la rapidité d’exécution laissent dès lors au hasard le résultat obtenu. Ces sont là des principes qui guideront les artistes dans leur réalisation.
Par la suite, deux courants évoluent chacun de leur côté. D’une part l’abstraction lyrique est l’un des courant suivit par des artistes tels que Dotremont, Alechinsky, Jorn, Van Lint et Corneille. Cette abstraction met l’accent sur la transposition interprétative du réel. Les compositions qui découlent de ce processus sont des compositions informes où la tâche et la ligne prédominent tout comme la matière et la couleur.
Poussant ce mouvement encore plus loin, la peinture gestuelle fait son entrée, évacuant la forme à raison du trait. Ce dernier sera largement suivi par des artistes comme Van Velde, Tal Coat ou encore Soulages.
D’autre part, l’abstraction géométrique est le deuxième courant qui évolue parallèlement à l’abstraction lyrique. Jo Delahaut en sera le théoricien, revendiquant le sens de la construction et aboutit alors à une abstraction géométrique rejetant l’objet au profit de l’agencement des plans. L’exigence de cette technique picturale est la clarté des formes.